
Je me sers souvent du présent de vérité générale lorsque j’écris…
La preuve.
Je suppose que cela donne de l’épaisseur, de la confiance ; après tout, quelle meilleure posture que celle de la conviction ? Hélas, malgré la belle substance des fois, difficile d’y voir autre chose que des idées arrêtées. Celles-ci signent la suspension – quand ce n’est pas la défaite – de la réflexion, laissant place à toute une galerie de représentations. Parmi ces portraits de soi et des autres, parmi ces paysages quelquefois ô combien inachevés, nous vagabondons en nous inspirant de couleurs desséchés ou humides pour percevoir, vivre et choisir.
Mais, en soi, nous ne saurons jamais.
Et c’est ce présent doute qui m’empoisonne.
J’exècre toutes ces devinettes permanentes, tandis que je tâtonne à laisser quelques empreintes. Toutefois, cette obsession de la connaissance se fait au détriment de la sagesse. Des routes jusqu’alors arpentées, le passage à l’acte reste la moins empruntée.
Je ne sais pas, ne saurai jamais ; serai-je un jour ?
Tout est si relatif.
Airelle