On nous le répète depuis le cours élémentaire : la relecture constitue une étape essentielle de la démarche de rédaction. Malheureusement, il s’agit d’une étape souvent négligée ou que le corps professoral peine à enseigner. Bref, si l’on inventorie les objectifs de la relecture, ceux-ci couvrent l’évaluation de :
- l’information,
- la structure,
- l’écriture,
- la présentation visuelle.
Evidemment, une énumération de ce type veut tout et rien dire… Aussi, nous allons nous lancer tout au long des mois de novembre et décembre dans une (joyeuse) rétrospective « relecture », histoire de mettre les choses au clair une bonne fois pour toutes !
Commençons donc immédiatement avec le premier volet : « une relecture en trois temps ».

Dans ma vie personnelle comme professionnelle, on me contacte régulièrement pour effectuer des relectures. Bien que je m’y emploie avec plaisir, dans un contexte de production idéal, la relecture s’effectue en trois temps : par le rédacteur lui-même, par des pairs (d’autres experts de contenu ou des conseillers en rédaction) et par des lectrices et des lecteurs représentatifs du public-cible.
La relecture par le rédacteur
On est rarement le meilleur « relecteur» ou évaluateur de ses propres textes, c’est bien connu. Le manque de recul et la trop grande familiarité avec le texte réduisent l’objectivité nécessaire à une relecture efficace. Si le contexte ne permet pas un autre mode de révision, il faut impérativement laisser s’écouler une période de 24 ou 48 heures entre la fin de la rédaction et la relecture finale.
La relecture par des pairs
Pour ce type de révision, il est important de faire appel à une personne qui n’est pas au fait du dossier que l’on traite. De plus, cette personne doit posséder l’expertise nécessaire pour évaluer l’ensemble des aspects du document. Si cela n’est pas possible, il faut alors faire intervenir plusieurs collègues, à la fois des spécialistes de la forme et du contenu.
La relecture par des lecteurs
L’évaluation des documents par une dizaine de lecteurs-utilisateurs représentatifs du public cible permet de trouver de 50 % à 80% des écueils à la compréhension. Ces résultats atteignent les 90% quand ils sont combinés à l’expertise d’un ou d’une spécialiste.
Pour réussir cette forme d’évaluation, il suffit de. rencontrer individuellement chacun des participants au cours d’une entrevue pendant laquelle il y a lecture du document ou accomplissement d’une tâche (dans le cas d’un site Web, par exemple). Un intervieweur demande au participant d’exprimer à voix haute sa perception du texte, la compréhension qu’il en a, son opinion sur un aspect ou l’autre du document, ses suggestions, etc.
Tous les problèmes soulevés et toutes les suggestions proposées par les participants doivent être interprétés par des experts. Il n’est pas question de les appliquer sans leur avis: S’il est vrai que l’expert ne peut pas se substituer au lecteur, le lecteur ne peut pas non plus se substituer à l’expert.
En espérant que cela vous aidera, je vous dis :
à plus tard… au plus tôt !
Rémi L.
Source : Isabelle Clerc, Éric Kavanagh (2006).
De la lettre à la page Web : savoir communiquer avec le grand public. Université Laval. Groupe Rédiger.