« En ce moment, beaucoup de gens ont renoncé à vivre. Ils ne s’ennuient pas, ils ne pleurent pas, ils se contentent d’attendre que le temps passe. Ils n’ont pas accepté les défis de la vie et elle ne les défie plus. »
- Paulo Coelho
Tu me manques.
D’habitude, c’est toi le beau parleur… et voilà que tu ne parles plus. Le peu de sens que nous donnions ensemble aux choses a presque disparu. Tout est si calme, désormais… La lumière joue avec le vent et plus rien ne tient.
Oh, bien sûr, tu réponds toujours quand on s’adresse à toi. Quelquefois même, je t’observe, à frôler les proches et leur parler avec douceur.
« Il y a quelques jours, j’ai discuté avec trois photographes qui éditaient deux livres. Eux immortalisant de mythiques instants et moi contant les légendes, nous avons passé en revue leur travail et leurs souvenirs. Lorsque nos échanges s’achevèrent, le mandat d’écriture était clair : rendre cela beau. À cette annonce, je me suis tendrement rappelé le ressac de tes hanches.
J’ai continué d’y penser sur le chemin du retour, pour le meilleur et pour écrire. Mes sens se souvenaient un à un, déposant quelques lumières sur ton corps, quelques sons dans ta voix. Je te goûtais à nouveau, et cela dura jusqu’à la fin du jour. »
Quand j’écoute certaines de ces répliques, je me dis d’ailleurs que tu n’as jamais été si authentique… un comble s’ils savaient que la chaise est vide.
« Une forêt plus haute et plus noire se dresse alors. Quoique non, elle avance et les lettres s’embuent. Tout prend un tour halluciné. Bientôt mes terres deviendront nuitées, et je pleurerai argenté. »
Je t’en prie, accompagne-moi… et dérivons, vieux continent.
Airelle