Régulièrement, je mets en avant certains principes et thématiques en rapport avec le design d’interactions. Il se peut que cette fiche soit amenée à évoluer, au fur et à mesure de mon apprentissage et de l’évolution de ma sensibilité.
Qu’est-ce que la loi de prégnance en Design d’Interactions (IxD) ?
Il s’agit de la tendance à interpréter les images ambiguës comme si elles étaient simples et complètes. On parle également de « loi de bonne configuration », « loi de simplicité » ou « loi de précision ».
Définition et modalités
La loi de prégnance (Prägnanz en allemand) fait partie des principes de perception de la Gestalt. Elle affirme que si l’on présente une série d’éléments ambigus (pouvant être interprétés de différentes manières), les gens vont les interpréter de la façon la plus simple : en créant des associations entre un petit nombre d’éléments, en retenant les compositions symétriques et en suivant les autres principes de perception de la Gestalt.

Par exemple, plusieurs formes dont les bords se touchent peuvent être interprétées comme étant adjacentes ou superposées. Les formes complexes sont spontanément interprétées comme adjacentes (les pièces d’un puzzle) et les formes simples comme superposées. Cette loi s’applique également à la façon dont les images sont restituées par la mémoire. Ainsi, on se souvient de l’emplacement des pays sur les cartes comme s’ils étaient mieux alignés et plus symétriques que dans la réalité.


Cette tendance à percevoir et mémoriser les images sous la forme la plus simple indique que des ressources cognitives interviennent pour effectuer un travail de traduction ou de codage, et cela suggère que plus les images sont simples dès le départ, moins il faut mobiliser de ressources cognitives. Les recherches effectuées consolident cette idée et confirment que les humains ont davantage de facilité à traiter visuellement et à mémoriser les figures simples que les figures complexes.

Quelles applications en design d’interactions ?
Le designer d’interactions réduira le nombre d’éléments d’un design, en se rappelant que les compositions symétriques (d’apparence plus simples et plus stables que les asymétriques) sont également perçues comme étant moins intéressantes. Il privilégiera la symétrie lorsque l’efficacité est prioritaire et l’asymétrie lorsqu’il voudra surtout intéresser les gens. Enfin, il tiendra compte de tous les principes de perception de la Gestalt (fermeture, destin commun, relation figure-fond, continuité, proximité, similitude et connectivité uniforme).
Si vous avez des ouvrages, des articles et des outils en rapport avec cette thématique, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires !
Rémi L.
Bibliographie :
Koffka, K. (2013). Principles of Gestalt psychology (Vol. 44). Routledge.
Lidwell, W., Holden, K., Butler, J., & Butler, J. (2011). Principes universels du design. Eyrolles.
Hatfield, G., & Epstein, W. (1985). The status of the minimum principle in the theoretical analysis of visual perception. Psychological Bulletin, 97(2), 155.
Faite resortir les lois de la gestalt théories et ses figures
Bonjour, le logo de la Caisse d’Épargne (banque française) fait-il partie de la loi de prégnance ?
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