L’illustratrice Zaromatt et moi-même menons un petit jeu créatif : simultanément nous nous envoyons un texte et une illustration, et nous donnons quelques jours pour apporter notre propre inspiration au contenu initial. Le tout sans se concerter, pour créer plus librement.
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J’aime bien l’homophonie. Deux mots à la prononciation identique mais aux sens bien distincts, allez savoir pourquoi, ça me réjouit. D’ailleurs, quand vient décembre et que je sillonne les rayons des supermarchés – qui se figurent une idée fort particulière de l’esprit de Noël mais là n’est pas le sujet -, deux de mes homophones favoris sont irrémédiablement de la partie. Tout (re)commence avec les calendriers de l’Avent, qui ont le don de me décocher un sourire. Certes, j’en apprécie le principe – et celui des sourires aussi -, mais la langue est une succulence qui perdure bien plus souvent dans le palais de mes idées. Vous ne serez donc guère surpris quand je me prends à imaginer un “calendrier de l’Avant”. Avant quoi, exactement ? Eh bien, chacun a sa vision du temps, son propre rapport identitaire. Par exemple, avec ma mémoire émiettée, comme j’aimerais que derrière chaque petit carré cartonné se cache un souvenir oublié ! une anecdote, un moment-phare, seul comme à plusieurs… Avouez que la période se prêterait à pareille gourmandise, non ? quelque chose d’oscillant entre le sucré et l’amer, à la saveur si familière… L’occasion pour chacun et chacune de refaire l’expérience de leur existence, et je l’espère de réaliser la richesse intrinsèque de ces moments mis bout à bout et que l’on appelle vie.
À bientôt, pour une nouvelle homophonie.
Airelle x Zaromatt