L’illustratrice Zaromatt et moi-même menons un petit jeu créatif : simultanément nous nous envoyons un texte et une illustration, et nous donnons quelques jours pour apporter notre propre inspiration au contenu initial. Le tout sans se concerter, pour créer plus librement.
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J’ai un chien qui lui a des peluches qui elles ont la vie dure. À force de bagarres imaginaires avec ces créatures sans défense, l’usure devient intenable ; l’on n’attend alors que le dédain du toutou pour abréger leurs souffrances.

Généralement, je leur confère une seconde vie en les déposant en des lieux de villégiatures, chez la belle-famille ou les grands-parents. Ainsi existe-t-il un lieu normand où s’amoncellent différentes versions d’une même peluche, répondant au (dou)doux nom du “cimetière des éléphants”. il n’est pas rare que la chienne, lors de ses villégiatures, renoue avec ses victimes du temps jadis, à grands coups de succions. Comme si elle prenait désormais garde à leur usure, et souhaitait que cette espèce menacée jamais ne disparaisse.
Airelle x Zaromatt