L’illustratrice Zaromatt et moi-même menons un petit jeu créatif : simultanément nous nous envoyons un texte et une illustration, et nous donnons quelques jours pour apporter notre propre inspiration au contenu initial. Le tout sans se concerter, pour créer plus librement.
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Vêtu de diodes et d’alcools, Didier perd le fil des évènements. Il ne reviendra à lui que quelques minutes plus tard, au beau milieu d’un bois dont le noir complet ne fait pas un pli. Silhouette hésitant entre le faune et le festivalier, le préadolescent se meut avec douceur pour rapidement se cogner dans un objet volumineux qu’il parcourt avec biture… jusqu’à l’allumer. L’ampoule ravive subitement les environs, au grand dam des locaux et de Didier – le dernier au courant de ses capacités. Le cerveau – notamment – bourré de questions, le zozo tarde à réagir ; il songe à Gulliver et Prométhée, aux nuits qui tombent trop vite ainsi qu’à toutes ces piles usagées qu’il a chez lui. Il fixe incrédule le filament de longues minutes, le temps pour la météo de virer à l’orage…

Ne nous reste plus qu’à espérer que deux-trois idées auront traversé le saoulard, histoire qu’il sorte du bois avec un minimum de casse. Si le Didier n’a que rarement brillé par son intelligence, l’on n’est jamais à l’abri d’un éclair de génie.
Airelle x Zaromatt