L’illustratrice Zaromatt et moi-même menons un petit jeu créatif : simultanément nous nous envoyons un texte et une illustration, et nous donnons quelques jours pour apporter notre propre inspiration au contenu initial. Le tout sans se concerter, pour créer plus librement.
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Nombreux sont ceux qui estiment le bon bol d’air frais ; moi-même il m’arrive d’en consommer. Dans un monde où la pollution grignote chaque jour un peu plus de terrain, sa dégustation prend une tout autre saveur. Mais je parle en urbain, méconnaissant la situation de milliards de mes contemporains. Il est forcément des palais, construits avec un goût distinct, connaissant leur propre épanouissement dans d’autres environnements. Une perspective qui mettrait presque mon imaginaire en appétit ! À quoi pourrait bien ressembler ces gens ? À nous, pardi ! Et que feraient-ils de leur récipient, si la symbiose avait tenu ? Je suppose qu’il leur serait utile pour bien des périls, pour lesquels nous ne pouvons qu’hypothétiser… M. Dahl et son nom allusif avaient su en leur temps proposer des pistes intéressantes ; nous pourrions spéculer sur des déclinaisons disons plus… fruitées ?

Voyez la scène : une humaine, de l’ordre du chasseur cueilleur, qui fait un bond civilisationnel en inventant le pneu-balançoire, le noeud coulant ET le bocal. Ayant de facto conquis les airs, elle peut alors survoler les coulis de fraise qui strient la plaine ; les crocholestérols pris au dépourvu, la jeune femme recueille sans peine de quoi tenir un goûter ou deux, avant de regagner la berge. Ah, quelle astuce, quelle vie ce seraient ! Puissent ces lieux et ces aventures exister, indépendamment de notre triste fonctionnement.
Airelle x Zaromatt