L’illustratrice Zaromatt et moi-même menons un petit jeu créatif : simultanément nous nous envoyons un texte et une illustration, et nous donnons quelques jours pour apporter notre propre inspiration au contenu initial. Le tout sans se concerter, pour créer plus librement.
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En ce soleil d’hiver, Farid n’a toujours pas de sultanat. Il ne dispose que de rares cartes aux illustres figures. C’est bien peu pour bâtir un château, seule l’esquisse de quelques tours et remparts lui est ainsi permise. Le timide édifice, encore en construction, a pour domaine la surface du banc sur laquelle prend appui le suzerain.
Avec patience, Farid dévoile son jeu et ses atouts. Il peut notamment se réjouir d’avoir déjà trouvé son champion, celui qui le représentera et le protégera dans ce drôle de monde : Zef, dit “le bâtard”. Majestueuse de paresse, la bête menace par ses bâillements quiconque menacerait la tranquillité de leur fief. Hélas, le vent ne l’entend pas de cette oreille… d’un sifflotis il s’empare du bastion, laissant Farid se tourner, non sans mélancolie, vers d’autres occupations.
Airelle x Zaromatt