Archives mensuelles : décembre 2019

Airelle x Zaromatt – S01E11

L’illustratrice Zaromatt et moi-même menons un petit jeu créatif : simultanément nous nous envoyons un texte et une illustration, et nous donnons quelques jours pour apporter notre propre inspiration au contenu initial. Le tout sans se concerter, pour créer plus librement.

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Quand le monde m’exaspère, le petit bonhomme passe au vert et je rêve que j’ai une sapinière. Car, des branches aux ramilles, le sapin est un arbre qui fleure bon le tranquille. Comme si les soucis nous abandonnaient, sitôt franchie l’orée de la forêt ; comme si une écorce nouvelle nous ceignait, au détour d’une croisée… Là-bas, il n’est de son plus doux que l’appel au voyage, de bruit plus moelleux qu’un pas sur la mousse. J’y deviens ce que je ressens, enfin éphémère et pour toujours différent. Quelquefois même quelque chose éclot et subsiste au-delà de la rêverie, à l’instar de ces petits cailloux qui, au cours des promenades, glissent sans jamais disparaître.

Airelle x Zaromatt

Airelle x Zaromatt – S01E10

L’illustratrice Zaromatt et moi-même menons un petit jeu créatif : simultanément nous nous envoyons un texte et une illustration, et nous donnons quelques jours pour apporter notre propre inspiration au contenu initial. Le tout sans se concerter, pour créer plus librement.

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Isidore est un poltron. C’est peut-être pour ça qu’il apprécie tant les pigeons : eux aussi sursautent, s’envolent même, à la moindre occasion. Mais la peur n’est pas une fin en soi, et le petit garçon estime qu’il faut se serrer les coudes ici-bas ; voilà pourquoi chaque matin il grimpe jusqu’au toit retrouver les volatiles. Il voudrait se rendre utile, mais l’accueil est farouche : pas touche ! Isidore ne se démonte pas, il dispose un peu de graines dans un bol, vérifie l’état des nids. Il a remonté la semaine passée quelques branches et de la paille, et cela a payé : d’inédits pigeonneaux pépient, impatients et engourdis. Autant de nouveaux amis, dont Isidore partage déjà un peu la vie. Il ne peut le faire avec le monde, pour des raisons qu’il ne s’explique pas encore. Alors il les regarde, s’attarde sur chacun d’eux, dans le plus grand des calmes. Les minutes passent, puis les heures. Ce sont les vacances d’hiver, ce n’est pas comme s’il y avait grand-chose à faire… Isidore finit par somnoler, il s’oublie, petit à petit. Quand il revient à lui, la volaille s’est rapprochée : on l’entoure et on le veille, certains ont même partagé son sommeil.

L’enfant ne sait que dire, que faire, tandis que trois piafs patrouillent à l’envi sur ses bras. Même avec sa doudoune, son bonnet et son écharpe, il sent leur confiance duveteuse. S’enhardissant, Isidore se relève avec douceur, sous le regard attentif des pigeons : eux aussi n’ont plus peur. Ébahi, face au vent, le jeune épouvantail éprouve de drôles de sentiment… est-ce donc cela, l’accomplissement ?


Airelle x Zaromatt

Airelle x Zaromatt – S01E09


L’illustratrice Zaromatt et moi-même menons un petit jeu créatif : simultanément nous nous envoyons un texte et une illustration, et nous donnons quelques jours pour apporter notre propre inspiration au contenu initial. Le tout sans se concerter, pour créer plus librement.

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Déjà décembre
Les villes revêtent leurs parures
Histoire de tromper l’ennui.

Depuis la chambre
Que penser de ces tristes dorures
Dérobant le charme des nuits ?

Aux lueurs je pense
Si vives et qui courent
Le long des imaginaires,

Alors que seul danse
Aux douze carrefours
L’éclat des feux rouges-verts.


Airelle x Zaromatt

Airelle x Zaromatt – S01E08

L’illustratrice Zaromatt et moi-même menons un petit jeu créatif : simultanément nous nous envoyons un texte et une illustration, et nous donnons quelques jours pour apporter notre propre inspiration au contenu initial. Le tout sans se concerter, pour créer plus librement.

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J’aime bien l’homophonie. Deux mots à la prononciation identique mais aux sens bien distincts, allez savoir pourquoi, ça me réjouit. D’ailleurs, quand vient décembre et que je sillonne les rayons des supermarchés – qui se figurent une idée fort particulière de l’esprit de Noël mais là n’est pas le sujet -, deux de mes homophones favoris sont irrémédiablement de la partie. Tout (re)commence avec les calendriers de l’Avent, qui ont le don de me décocher un sourire. Certes, j’en apprécie le principe – et celui des sourires aussi -, mais la langue est une succulence qui perdure bien plus souvent dans le palais de mes idées. Vous ne serez donc guère surpris quand je me prends à imaginer un “calendrier de l’Avant”. Avant quoi, exactement ? Eh bien, chacun a sa vision du temps, son propre rapport identitaire. Par exemple, avec ma mémoire émiettée, comme j’aimerais que derrière chaque petit carré cartonné se cache un souvenir oublié ! une anecdote, un moment-phare, seul comme à plusieurs… Avouez que la période se prêterait à pareille gourmandise, non ? quelque chose d’oscillant entre le sucré et l’amer, à la saveur si familière… L’occasion pour chacun et chacune de refaire l’expérience de leur existence, et je l’espère de réaliser la richesse intrinsèque de ces moments mis bout à bout et que l’on appelle vie.

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À bientôt, pour une nouvelle homophonie. 


Airelle x Zaromatt