La première forme (avec le fameux système), apparue vers le début de la seconde moitié du XIXe siècle, est communément admise comme étant une ellipse de courir / taper sur le système nerveux, image où on considère celui qui excite le système nerveux d’un autre ou qui lui « tape sur les nerfs », l’importune, voire l’exaspère.
Par contre, cette seconde forme supplément légumineuses est beaucoup plus discutée par les lexicographes… au point qu’on n’en connaît pas vraiment l’origine. Déjà, sa date d’apparition n’est pas très précise puisque certains la situent à la fin du XIXe alors que d’autres la placent au début du XXe.
Ensuite, ce « haricot » est pour le moins étrange. Il faut bien entendu oublier le légume (même si, dans un conte populaire anglais, Jack grimpe et court le long d’un haricot géant) et se pencher vers les significations argotiques du mot. Et là, on trouve pêle-mêle :
- l’orteil (on peut penser à « casser les pieds », mais pourquoi un singulier ?),
- la tête (à rapprocher de « courir sur le ciboulot »),
- le pénis (on se rappellera cette fois « peler le jonc »)
- les testicules (mais, encore une fois, pourquoi utiliser le singulier dans l’expression ?).
Est-ce l’une de ces acceptions qui a influencé la naissance de l’expression ? Nul ne semble le savoir… Du coup on n’éliminer29a pas la possible influence du verbe « haricoter » qui, au cours de la première moitié du XIXe siècle, signifiait « importuner » en argot.
Le mystère n’étant pas levé, si la présence de « taper » peut se comprendre quand il est question d’énervement, il reste quand même à justifier la présence de « courir » dans des locutions ayant cette signification.
Elle nous vient probablement du XVIe siècle où courir quelqu’un signifiait déjà « l’importuner », peut-être parce que le mot avait aussi le sens de « fréquenter assidûment » et que celui qui court ainsi quelqu’un avec trop d’empressement, sans modération, peut fortement l’agacer.
En espérant avoir fait quelques lumières sur toute cette affaire, je vous dis :
à plus tard… au plus tôt !
Rémi L.
Source : ma grand-mère Paulette