« La résistance amoureuse consiste à reculer pour mieux sursauter. »
– Willy
Actuellement, je suis entre deux.
La formule se laisse lire sans pour autant être foncièrement intelligible. Dans ces cas-là, je suis partagé : expliciter ou, au contraire, poétiser ?
Voyez, je suis entre deux.
Pourtant j’étais décidé, le soir de la future et précédente année… la mélancolie en écharpe se lovait alors tout contre moi, détricotant un être feutré. Cela faisait plusieurs semaines que je ruminais des chimères, la femme Sable me hantant plus que n’importe qui. Elle amenait avec elle une sécheresse terrible, accablant des lettres qui semblaient ne jamais trouver la source des mots. Dépité, ne me restait qu’à battre les blancs en neige.
2017 a fini par retentir. Malgré mon entourage, la solitude prenait une nouvelle écaille.
Je me souviens m’être dit et avoir promis que mon prochain texte – ce prochain texte – s’intitulerait « Voyage en Tétanie ». Parce que sans émotion ni volonté d’aucune sorte, en quel autre lieu aurais-je bien pu m’échouer ? Il n’y a rien à créer, rien à combattre, rien à considérer… Si les larmes m’embuent, cela ne fait pas un texte et encore moins une personne.
Mais depuis, je suis entre deux.
J’aurais espéré, par orgueil, que cela vienne de moi : que je me suffise, que je me batte à mon propre jeu. Mais l’Autre, par ses rencontres et les perspectives qu’il porte en lui, n’a de cesse de miroiter une infinie richesse. Une discussion avec un et une amie, une inconnue qui vous secoue le cœur, cela suffit pour rejoindre la jungle des couleurs fauves… Oh, il reste de grandes et belles choses à régler avant que les errances ne suspendent leur pas, mais je ferai le nécessaire. Après tout, la liberté, n’est-ce pas obéir à soi-même ?
Airelle
Post-Scriptum : Ce texte est dédié à quatre personnes qui ne se reconnaîtront pas. Mention spéciale à celle qui, aujourd’hui, m’a redonné envie d’atteindre le point de mon retour.